Pourquoi bien choisir les croquettes dès le plus jeune âge ?
L’alimentation d’un jeune chien ou chat pose souvent question. Or, la santé et le bien-être de votre animal reposent largement sur une nutrition adaptée dès les premiers mois. A cette étape de la vie, la croissance est rapide, les besoins sont très spécifiques, et poser de bonnes bases alimentaires permet d’éviter de nombreux désagréments plus tard : troubles digestifs, pathologies articulaires, carences, etc. Selon la Fédération Européenne de l’Industrie des Aliments pour Animaux Familiers (FEDIAF), l’alimentation du chiot ou du chaton doit couvrir entre deux et trois fois plus de besoins énergétiques qu’un adulte, à poids égal (source : FEDIAF Nutritional Guidelines, 2021).
Les spécificités nutritionnelles chiot vs chaton
Qu’est-ce qui différencie un jeune chien d’un jeune chat ?
- Le chiot : omnivore à dominance carnivore, il a besoin d’un apport énergétique élevé, d’un profil protéique adapté à son rythme de croissance (plus de 25% de protéines sur extrait sec), de calcium (environ 1%), de phosphore, et de certaines vitamines pour le développement osseux et immunitaire.
- Le chaton : carnivore strict, il doit consommer davantage de protéines (35 à 40% sur extrait sec), des acides aminés essentiels (notamment la taurine), et des acides gras particuliers (acide arachidonique, DHA, etc.). Son foie synthétise mal certains nutriments (vitamine A, arginine, etc.), d’où un besoin d’apports externes bien pensés. L’erreur la plus courante ? Donner à un chaton des croquettes conçues pour chiot, ce qui peut entraîner de graves carences.
Un point précis pour les grandes races de chiens : elles nécessitent des croquettes spécifiques à la croissance lente. Un déséquilibre calcium/phosphore ou un excès énergétique peuvent accroître le risque de dysplasies (source : ANSES, 2023).
Décrypter l’étiquette : ce qu’il faut regarder
Les mentions et ingrédients qui comptent vraiment
- Âge et poids cible : Une mention “chiot” ou “chaton”, avec la tranche d’âge/poids précisée.
- Protéines animales en tête de liste : Idéalement, la viande ou le poisson doit figurer en 1er ou 2ème ingrédient.
- Protéines brutes : Mini 28% pour le chiot, 32-36% pour le chaton (sur extrait sec, c’est-à-dire hors eau).
- Lipides de qualité : Les graisses doivent couvrir le besoin énergétique élevé (7 à 22 % selon le type et le stade de croissance), privilégier les sources riches en oméga-3 (saumon, huile de poisson).
- Calcium et phosphore : Pour les chiots, un ratio peu excessif : autour de 1,2:1 à 1,4:1 ; chez le chaton, un bon équilibre limite le risque de troubles osseux.
- Teneur en cendres : Un taux trop élevé témoigne parfois d’ingrédients de faible qualité ou difficiles à digérer.
- Aucun additif superflu : Colorants, exhausteurs chimiques ou conservateurs non justifiés doivent être évités.
Un point souvent ignoré : la digestibilité n’est pas indiquée sur l’étiquette. Certaines marques proposent pourtant une digestibilité supérieure à 85%. Un score élevé atteste que votre animal assimile bien ses croquettes (source : vétérinaires du réseau CapDouleur).
Composition idéale : que dit la science ?
Critère |
Chiot |
Chaton |
Protéines brutes |
28-32% |
32-40% |
Lipides bruts |
8-20% |
9-22% |
Calcium |
0,8-1,5% |
0,8-1,6% |
Phosphore |
0,7-1,3% |
0,7-1,4% |
Taurine |
N/A |
>1000mg/kg |
Energie métabolisable (kcal/kg) |
3500-4500 |
3600-4700 |
Ce qui différencie vraiment les marques… et ce qui compte moins
Ce ne sont pas forcément les formules “premium” ou le marketing qui garantissent la qualité. Les études du magazine 60 Millions de Consommateurs (édition mai 2023) révèlent que certaines croquettes de supermarché remplissent parfaitement le cahier des charges nutritionnel pour les chiots ou les chatons, tandis que des croquettes haut de gamme peuvent parfois présenter un excès de certains minéraux ou matières grasses. Ce qui fera la différence :
- La source de protéines : Viandes ou poissons clairement identifiés (“poulet déshydraté”, “saumon frais”), meilleure assimilation que “protéines animales” génériques.
- Le contrôle qualité : Certaines marques soumettent leurs aliments à des analyses régulières dans des laboratoires indépendants. Les labels (AFNOR, ISO…) sont un vrai plus.
- L’origine des ingrédients : Les filières courtes, les produits sans OGM, ou proches du circuit bio assurent généralement une traçabilité. À vérifier sur les sites officiels des marques.
- La formulation : Chiens et chats n’ont pas les mêmes besoins, inutile donc de faire confiance aux formules “universelles”.
Les croquettes sans céréales, c’est nécessaire ?
Le sans céréales a le vent en poupe, mais tous les experts ne sont pas unanimes. Pour l’ANSES, les céréales bien cuites et en faible proportion (<25%) ne posent aucun problème digestif à la majorité des chiots ou chatons en bonne santé, et constituent même une bonne source d’énergie. Les recettes 100% sans céréales sont parfois plus riches en légumineuses (pois, lentilles, pois chiches), qui peuvent entraîner des troubles digestifs, voire favoriser la survenue de cardiomyopathies chez les chiens si la recette est déséquilibrée (source : FDA, 2021). En bref, privilégiez la qualité globale de la recette plutôt qu’une absence ou la présence de céréales : un chiot ou chaton tolérant bien une recette avec riz, orge ou avoine n’a souvent pas d’avantage à passer sur du sans céréales, sauf avis vétérinaire.
Faut-il choisir des croquettes “vétérinaires” ?
Les aliments vendus chez les vétérinaires sont généralement formulés dans le respect des recommandations FEDIAF et font l’objet de tests rigoureux, mais ne sont pas toujours nécessaires si votre chiot ou votre chaton est en parfaite santé. Ils s’avèrent particulièrement utiles dans les cas de troubles digestifs, d’intolérances, de croissance difficile ou de besoin spécifique (par exemple pour certains chiots de grandes races à croissances lentes, stérilisés précocement, etc.). Le coût est souvent plus élevé, mais la transparence sur la composition et la traçabilité est aussi supérieure.
Principales erreurs à éviter au moment de choisir
- Changer trop brusquement d’alimentation : Le tube digestif d’un chiot ou chaton est fragile. Une transition doit toujours se faire sur 7 à 10 jours.
- Se baser uniquement sur le prix ou la notoriété de la marque : Un emballage “premium” ne garantit pas une bonne composition. Lisez l’étiquette avant tout.
- Prendre des croquettes pour adulte : Une erreur courante qui entraîne carences et difficultés de croissance.
- Ignorer les signes d’intolérance ou troubles digestifs : Selles molles, démangeaisons, ou vomissements ? Consultez tôt pour adapter la recette.
- Sur-doser ou sous-doser : Suivre le dosage inscrit sur le paquet, l’adapter avec l’aide du vétérinaire en fonction de l’appétit et du développement de votre animal.
Comparatif et repères pour bien choisir
Quelques marques aux formulations éprouvées
- Royal Canin Puppy/Kitten : Leader en clinique vétérinaire, recettes adaptées à chaque taille de chien/chat, très bonne digestibilité (tests internes, 2023).
- Virbac Baby Dog & Baby Cat : Bonne gestion du rapport calcium/phosphore, ingrédients d’origine française, source de DHA pour le développement cérébral.
- Josera Young Star, Carnilove Puppy/Kitten, Purina Pro Plan Puppy/Kitten : Bons résultats en analyses indépendantes (UFC Que Choisir, 2021), adaptés pour les foyers soucieux d’un bon rapport qualité/prix.
- Ownat, Edgard & Cooper, Ultra Premium Direct : Notables pour leur transparence et l’accès aux fiches de composition sur leur site, plusieurs références sans céréales ou avec taux protéines élevé.
Attention : aucune marque ni gamme ne fait l’unanimité, et chaque animal reste unique. Les guides de la fac de médecine vétérinaire de Lyon rappellent qu’il est parfois nécessaire de tester plusieurs recettes pour trouver celle qui correspond parfaitement.
Questions fréquentes des propriétaires
- Peut-on donner la même alimentation à deux chiots ou chatons ? Mieux vaut adapter : un animal plus actif, ou de race miniature, ne consommera pas les mêmes croquettes qu’un très grand chiot ou un chaton sédentaire.
- Combien de temps donner des croquettes “chiot” ou “chaton” ? Jusqu’à 12-15 mois chez les petits/moyens chiens & chats, jusqu’à 18-24 mois pour les grandes races.
- Est-ce grave si mon animal refuse ses croquettes ? Non, mais il faut s’assurer qu’il n’y a pas de trouble de santé sous-jacent. Un refus répété justifie un changement progressif de recette, en évitant de céder trop vite aux caprices.
- Puis-je mélanger croquettes et pâtée ? Oui, à condition que la pâtée soit adaptée à l’âge, et de surveiller que votre animal consomme tout ce dont il a besoin (attention aux calculs de rations).
Perspectives pour le futur : innovation et éthique
L’alimentation des chiots et chatons évolue : recettes enrichies en probiotiques, croquettes à base d’insectes, formulations visant à limiter les allergies ou avec empreinte carbone réduite… Ces pistes gagnent du terrain depuis 2022, notamment dans les pays nordiques (source : Petfood Industry, 2023). Avant de franchir le pas, l’essentiel reste de toujours privilégier l’équilibre nutritionnel et la tolérance de votre animal. Être à l’écoute des besoins individuels et consulter un professionnel reste le meilleur réflexe face à la diversité de l’offre.