Dès sa venue au monde, le chiot dépend entièrement de sa mère. Les premiers jours, il bénéficie du colostrum, ce premier lait riche en anticorps qui lui offre une protection immunitaire précieuse. Ensuite, le lait maternel prend le relais. Selon la WSAVA (World Small Animal Veterinary Association), le lait de chienne est deux fois plus énergétique que celui de la vache, car le chiot a des besoins élevés : il double son poids en une semaine puis, selon les races, peut multiplier son poids de naissance par 50 en un an.
Durant cette période, le sevrage débute vers 3-4 semaines, quand les dents sortent et que la mère commence à se détourner. Le passage vers de la nourriture solide doit alors être progressif.
Entre la 4ème et la 8ème semaine, le chiot va progressivement passer du lait maternel à l’alimentation solide. Ce moment très délicat conditionne la croissance et la santé future de votre animal.
L’étape du sevrage est l’occasion d’habituer le chiot à la mastication, mais aussi de poser les bases d’une alimentation saine (régularité, variété, qualité).
C’est la période où le chiot développe ses muscles, ses tissus et son ossature. C’est aussi là que les besoins énergétiques explosent : on estime qu’un chiot consomme jusqu’à deux à trois fois plus d’énergie par kilo de poids que l’adulte de même race (FEDIAF).
| Type de Chiot | Protéines (%) | Lipides (%) | Besoins caloriques (kcal/kg/jour) |
|---|---|---|---|
| Petite race (adulte <10kg) | 28-32 | 18-22 | 190-250 |
| Moyenne race (adulte 10-25kg) | 27-30 | 15-20 | 170-230 |
| Grande race (>25kg adulte) | 26-29 | 14-18 | 150-200 |
Qu’il soit de petite, moyenne ou grande race, le chiot doit aussi bénéficier de vitamines (notamment A, D, E et B), d’acides gras essentiels (DHA et EPA pour le développement neurologique et de la vision) et de minéraux précisément dosés.
Chez les grandes races, un excès de calories, de calcium ou de phosphore peut accélérer la croissance osseuse et favoriser des troubles comme la dysplasie du coude ou de la hanche. Les vétérinaires conseillent pour ces chiens des aliments “junior grandes races” (source : PubMed).
Entre 6 et 12 mois, selon la race, la croissance ralentit mais l’organisme reste en construction. L’activité physique augmente, la curiosité aussi : c’est souvent l’âge des bêtises… et des petits “lâchages alimentaires” si on ne surveille pas. Plusieurs points à garder en tête :
C’est aussi le bon moment pour habituer son chiot à différents goûts et textures, afin d’éviter les troubles alimentaires ou la néophobie à l’âge adulte.
Le passage à une alimentation “adulte” ne se fait pas du jour au lendemain, et dépend étroitement de la race et de la taille finale du chien.
Le changement doit être progressif, sur 7 à 10 jours, en incorporant de plus en plus de l’aliment adulte dans la ration du chiot. Cela limite les troubles digestifs et permet à l’animal de s’adapter.
L’activité, le tempérament du chien, la stérilisation (qui peut augmenter le risque de surpoids), le climat ou la situation médicale peuvent nécessiter des adaptations individuelles, sur conseil vétérinaire.
Les chiots, comme tous les jeunes mammifères, connaissent une croissance bien plus rapide que la nôtre. Par exemple, la plupart des chiens atteignent 80% de leur taille adulte au bout de 6 à 8 mois ! Leur organisme doit alors multiplier les cellules, les tissus et développer une immunité solide. C’est pourquoi les déséquilibres ou carences de cette période peuvent marquer durablement la santé du chien adulte : arthrose précoce, troubles digestifs ou métaboliques, mauvaise résistance immunitaire (Royal Canin).
Bien nourrir un chiot, c’est donc un investissement sur toute sa vie. De la maternité à l’âge adulte, les besoins évoluent vite, réclament vigilance, adaptation… et un brin de bon sens. En cas de question ou de difficulté, échanger régulièrement avec son vétérinaire reste le repère le plus sûr. Parce que chaque chiot est unique, mais tous méritent le meilleur départ possible.