Les chiens comme les chats partagent nos foyers, mais leurs exigences nutritionnelles sont bien distinctes de celles des humains… et parfois différentes même entre eux ! Leur bien-être, leur vitalité et leur longévité sont directement liés à la qualité de ce qu’ils mangent. Selon une étude publiée dans le "Journal of Animal Physiology and Animal Nutrition" (2021), plus de 40% des pathologies chez les animaux de compagnie seraient liées en partie à une alimentation déséquilibrée ou inadaptée.
La nutrition est au cœur de leur santé : elle soutient leur système immunitaire, leur croissance, leur pelage et impacte leur humeur. Il s’agit donc d’un sujet à la fois simple dans son principe (l’importance d’une bonne alimentation) et subtil dans le détail (les besoins diffèrent selon l’espèce, l’âge, l’activité, l’état physiologique).
| Critère | Chien | Chat |
|---|---|---|
| Niveau de protéines nécessaire | 18-25% de la ration, espèces omnivores à carnivores | 30-45%, strictement carnivore |
| Acides aminés essentiels | 10 dont la taurine non obligatoire | Taurine obligatoire, ainsi qu’arginine et autres |
| Besoins en matières grasses | Responsables de l’apport énergétique, autour de 8-15% | 10-20%, nécessite acide arachidonique |
| Besoins en glucides | Non essentiel mais accepté | Peu toléré en grande quantité |
| Spécificités | Adaptabilité alimentaire, diversité possible | Carnivore strict, boit peu, sensible aux carences |
Ces différences expliquent pourquoi il n’est jamais recommandé de donner l’alimentation du chien au chat (ou inversement). Un chat nourrit exclusivement avec des croquettes pour chien risque à moyen terme des troubles cardiaques ou de troubles de la vision graves (notamment à cause du manque de taurine). (Source : AFSSA, 2005)
Une nutrition équilibrée se traduit par :
L’état de la peau, de la robe et la vigueur générale de l’animal sont d’excellents indicateurs de la pertinence de son alimentation.
Parmi les différentes options sur le marché, chacune a ses avantages et ses contraintes. Revue d’ensemble :
Selon la Facco (2023), près de 91 % des propriétaires choisissent des aliments industriels pour leur chat, et 85% pour leur chien, preuve du succès de leur aspect pratique. Mais attention : tous les produits ne se valent pas ! Lire les étiquettes reste indispensable, car certains aliments premiers prix peuvent manquer de nutriments essentiels ou contenir trop de cendres, de graisses mal identifiées ou de glucides (au-delà de 30%, le microbiote peut être perturbé notamment chez le chat).
Un rapport du comité scientifique Pet Food Industry (2019) souligne que plus de la moitié des rations préparées « à la maison » présentent au moins une carence majeure si elles ne sont pas formulées avec un professionnel.
L’AVMA (American Veterinary Medical Association) et la plupart des autorités sanitaires recommandent de consulter systématiquement un vétérinaire avant de se lancer dans une alimentation crue, pour ajuster la ration et réduire les risques sanitaires.
La tolérance digestive, les apports énergétiques et protéiques varient au cours de la vie. Voici quelques repères pratiques :
| Âge / État | Chien | Chat |
|---|---|---|
| Bébé / Croissance | Rationner 3 voire 4 fois/j, privilégier protéines & lipides, calcium adapté | Richesse protéique élevée, lipides essentiels, repas fractionnés |
| Adulte actif | Repas 2 fois/j, suivre la ration selon l’activité, attention au surpoids | Repas fractionnés, énergie à ajuster selon niveau d’exercice |
| Senior | Baisse des besoins caloriques, renforcements des antioxydants | Surveiller la fonction rénale, préférer des protéines digestibles |
| Stérilisé | Limiter l’apport énergétique, surveiller le poids régulièrement | Attention au surpoids, alimentation spécifique souvent recommandée |
Un chien stérilisé a par exemple un risque d’obésité multiplié par 2 à 3 selon l’Association Française des Vétérinaires pour Animaux de Compagnie (AFVAC, 2022). Chez le chat, la sédentarité après stérilisation accentue ce risque, d’où l’importance des gammes spécifiques.
Un point d’attention concerne aussi les compléments alimentaires, très nombreux sur le marché. Sauf avis vétérinaire, il n’est jamais conseillé d’ajouter des compléments à une ration déjà équilibrée.
Pour les aliments industriels, la vraie différence se fait souvent sur la transparence de la composition :
La Fédération Européenne de l’Industrie des Aliments pour Animaux Familiers (FEDIAF) édicte les normes à respecter, mais rien ne vaut une vérification occasionnelle de la qualité réelle via des analyses indépendantes ou l’avis de vétérinaires nutritionnistes.
Environ 10 à 15 % des animaux de compagnie présentés au vétérinaire souffrent d'allergie alimentaire ou d’intolérance, selon une étude publiée par le Journal of Small Animal Practice (2022). Les signes incluent : démangeaisons chroniques, otites à répétition, problèmes digestifs, chute de poils inexpliquée.
Dans ces situations, l’éviction des protéines suspectes, puis la réintroduction progressive sous contrôle vétérinaire, est la clé. De nombreux aliments hypoallergéniques existent (hydrolysats de protéines, protéines nouvelles).
L’alimentation des chiens et chats se complexifie à mesure que progresse la recherche. Aujourd’hui, la génétique, la prévention de l’obésité ou des maladies chroniques et même le bien-être émotionnel passent aussi par l’assiette. Pour certains animaux, une nutrition personnalisée (élaborée à partir d’un check-up vétérinaire, de l’âge, mode de vie, pathologies éventuelles, antécédents familiaux) est un choix judicieux.
Des outils comme l’analyse du score corporel (Body Condition Score) ou la mesure de l’apport énergétique par GPS d’activité se démocratisent. De plus en plus de cliniques proposent un bilan de nutrition ou un accompagnement personnalisé, à envisager notamment si votre chien ou chat présente un problème récurrent ou une pathologie.
Bien choisir est moins une question de marque que d’adéquation entre la ration et les vrais besoins : observer votre animal, ajuster selon son évolution, et s’appuyer sur des sources sérieuses restent les meilleures garanties pour son équilibre. Pour aller plus loin, la Fondation FEDIAF et les publications vétérinaires telles que VetFocus (Royal Canin) ou le Magazin Zooplus sont de très bons points de départ.