Les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir contrôler ce que mangent leurs chiens et chats. Selon une étude de TNS Sofres, déjà 7 % des foyers préparent ponctuellement ou régulièrement des repas maison pour leur animal (source : Kantar/TNS, 2022). Les motivations sont multiples : recherche d’ingrédients de qualité, souhait de limiter les additifs et allergènes, ou méfiance envers certaines compositions industrielles. Mais ce choix, souvent fait avec amour, demande rigueur, connaissances et accompagnement.
Nourrir son animal « comme à la maison », c’est tentant. Pourtant, leurs besoins nutritionnels sont très différents des nôtres et dépendent de leur espèce, âge, activité et état de santé.
Une ration ménagère basée uniquement sur nos restes ou nos habitudes culinaires risque d’entraîner des carences, particulièrement chez le chat.
Selon l’ANSES, 80 % des rations ménagères testées chez le chien présentent des déséquilibres nutritionnels (source : ANSES, 2017). Une consultation avec un vétérinaire, idéalement spécialisé en nutrition, est indispensable.
Ce que peut apporter un professionnel :
Des outils et calculateurs de rations existent en ligne, mais ils ne remplacent jamais un avis vétérinaire car ils ne prennent pas tous les paramètres en compte et les recettes trouvées sur internet sont rarement validées scientifiquement (ScienceDirect).
La notion d’alimentation maison inclut souvent la cuisson des viandes, poissons, légumes et féculents. Attention aux mauvaises pratiques :
Un déficit en calcium est l’une des principales causes de troubles osseux, notamment chez le chiot ou le chaton, mais aussi chez l’adulte nourri à la maison. Les apports nécessaires sont difficiles à garantir sans supplémentation ou os charnus (dans les régimes validés).
La supplémentation (poudre de minéraux, compléments vétérinaires) est quasi systématique, validée par un professionnel : ne pas se fier aux compléments « humains » qui risquent de ne pas être adaptés.
L’alimentation maison n’est pas synonyme de simplicité. Elle suppose rigueur, répétition et hygiène.
Passer à l’alimentation maison doit se faire progressivement pour éviter troubles digestifs et refus alimentaire. Un changement trop brusque entraîne diarrhées, vomissements ou refus de s’alimenter, surtout chez le chat qui est particulièrement routinier.
L’équilibre nutritionnel demandé par l’alimentation maison n’est pas figé. Une ration qui convenait il y a six mois peut devenir inadaptée si l’animal maigrit, grossit, devient senior, développe une allergie ou une pathologie. Selon la AFSTAA, un bilan vétérinaire tous les 3 à 6 mois est conseillé pour les animaux nourris maison.
Les points de vigilance : prise de poids, analyses sanguines de routine (calcium, phosphore, enzymes hépatiques, etc.), contrôle du pelage et de la peau, recherche de signes de carences (fatigue, démangeaisons, mauvais état général).
À noter : de plus en plus de laboratoires ou pharmacies vétérinaires proposent des compléments nutritionnels pensés exclusivement pour les rations ménagères (Demavic, Virbac, TVM…).
L’alimentation maison a de beaux atouts : personnalisation, choix des ingrédients, adaptation aux goûts et allergies de l’animal. Mais elle demande expertise, rigueur et organisation. L’accompagnement vétérinaire, le respect des besoins physiologiques de l’animal, l’évitement des fausses croyances ou des modes (type « BARF » ou véganisme) sont essentiels pour garantir que ce choix soit bénéfique, et non risqué. Prenez le temps de vous informer, d’ajuster et d’observer votre compagnon. Pour aller plus loin, plusieurs sites et ressources font référence : Alimentation-animale.com, FEDIAF et les recommandations annuelles des sociétés vétérinaires. Chaque recette, chaque ingrédient compte pour la santé, le plaisir et la longévité de votre animal.